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Ville-sur-Yron - Pompey 9 septembre 1995

Ville-sur-Yron dans dix ans…

En préparant cette présentation de l'aménagement de nos villages, nous avons le sentiment d'énoncer des remarques devenues tellement familières qu'elles nous paraissent quelque peu banales. Elles ne nous sont pas venues d'un seul coup.

A vrai dire si nous pouvons relativement mieux formuler ce que nous attendons d'un aménagement de l'espace communal, si nous savons mieux aujourd'hui ce que nous voulons, c'est parce qu'assez vite nous avons su ce que nous ne voulions pas. Et comme c'est nous qui vivons dans cet espace, il nous a été plus facile d'identifier, presque comme ça, en avançant au coup par coup, ce que nous voulions.

Pour nos projets nous avons eu ainsi dans un premier temps une grille non écrite, implicite, une sorte de code pour nous mêmes, qui nous guidait dans tout ce que nous entreprenions. Elle se nourrissait de la première des attitudes, la modestie des entreprises et surtout du respect autant que possible de cet existant qui nous était légué par les précédents habitants. Ce n'est pas par manque d'ambition ou de volonté d'œuvrer, que je parle de modestie, ni par conservatisme d'esprit bien au contraire. On a plutôt l'habitude de taxer notre commune de trop en faire! Non, nous pensons que si le bouleversement des espaces peut parfois constituer une hardiesse bénéfique et heureuse dans certains lieux, (lieux rares ou particulièrement dégradés et encore), il peut être la pire des entreprises de déstructuration du cadre de vie dans la plupart des autres cas (surtout à la campagne) et donc néfaste pour l'habitant. En perdant ses liens et ses repères, ce dernier perd son statut d'être socialisé dans un environnement à sa mesure (mesure géographique, mesure spatiale et finalement mesure affective et mentale).

Tout aménagement est d'abord connaissance du milieu sur lequel il s'agit de travailler.

Rien ne serait plus néfaste que de croire qu'il suffit de volonté (on accordera que l'aménagement est au départ le fruit d'un désir de développement) et de moyens. Les deux sont nécessaires, mais relevant parfois uniquement d'une rhétorique du "progrès" et du "mieux", manquent leur objet par un trop grand décalage avec la réalité.

Combien de lieux ont été et sont encore ainsi sacrifiés par des aménagements intempestifs, vite montés, plaqués, stéréotypés par manque d'ancrage dans l'espace vécu. Le manque d'ancrage conduit au convenu par sécurité intellectuelle, et le convenu c'est le réalisable des concepteurs en place, qui ne peuvent proposer autre chose que ce qu'ils ont déjà fait ailleurs.

La destructuration de l'ancien conduit alors à une banalisation des espaces de vie, recréant dans les villages des structures inadaptées, mauvaises copies de centres urbains dont l'objet est socialement différent.

Tout projet doit en conséquence procéder d'une identification multiple:

- des lieux, vus, vécus, chargés de mémoire courte, de repères visuels familiers, de couleurs et de formes

- des habitants, avec leurs besoins, leur histoire en relation avec l'espace, leurs appréhensions de toute modification de cet espace, leurs trajets, leurs perceptions

- des projets communaux, présentés dans leur nécessité au regard de l'amélioration de l'hygiène, de la circulation et des liens de vie à créer ou à recréer.

Toute étude doit donc être menée profondément en amont. Elle s'imprégnera obligatoirement d'une analyse complète du cadre de vie avant toute proposition technique qui ne peut être conduite seulement, on s'en aperçoit, par les fabricants d'espaces normalisés, donc normatifs, ni même seulement par des élus volontaristes s'érigeant en bâtisseurs/débâtisseurs au dessus des préoccupations de leurs administrés.

- Un exemple global, l'aménagement toujours en chantier de Ville-sur-Yron.

- De l'empirisme…

Tout s'est accéléré à l'occasion d'une proposition très classique d'aménagement d'usoirs dans la partie "village rue" de la Ville-aux-Prés. Il s'agissait de refaire des trottoirs, des emplacements de garage de voitures, des éclairages publiques…le tout dans une conception rationnelle et moderne, intemporelle et passe-partout. La bonne volonté, le mieux, présidaient…mais des doutes existaient de manière mal exprimée. Les projets ont été l'occasion de convoquer une assemblée des habitants et de convier un conférencier qui a présenté l'habitat lorrain traditionnel, la place de l'usoir, les matériaux et les formes de la maison lorraine…

Deux effets.

Pour les élus, une prise de conscience plus vive de l'espace qu'ils avaient à gérer et depuis la prise en compte d'une dimension escamotée dans ce projet initial, celle du patrimoine banal et quotidien de la commune.

Pour les habitants, la fierté de vivre dans des lieux qui se révèlent aussi nobles que d'autres, finalement pas si méprisables qu'il faille les ravaler, les moderniser n'importe comment! Et en définitive, la prise de conscience qu'au contraire, la mise en valeur des matériaux, la préservation des espaces publics, la réalisation d'une place, la restauration des édifices publiques, mairie, église, pont…Les aménagements privés ont suivi, restauration du moulin, rénovation de façade, changement de couvertures, ouvertures en façade, parterres …

La commune avec le PNRL et le CAUE, a mis en place un parcours de découverte du patrimoine architectural villageois, avec comme idée la présentation libre au public des matériaux et techniques de construction typiquement lorraine, toitures, ouvertures, charpentes, division de l'habitat, usoirs…

Le parcours présente aussi la sociabilité ancienne des villages, avec ses lieux de pouvoirs, château, église, mairie, et ses aménagements, routes, sentiers, pont, moulins, etc.

…pour arriver au POS, outil de travail citoyen:

Toutes ces réalisations concrètes ont alors permis aux élus de prendre la mesure de la mission qui pouvait être la leur.

La traduction concrète de ce cheminement plus ou moins tâtonnant à l'origine, jalonné par une pratique plutôt bien reçue et valorisante, se retrouve dans l'élaboration du POS. Ce dernier offre la possibilité, non pas d'établir de nouveaux règlements, mais de passer d'un code implicite à un outil de travail complet et utile à tous.

Il ne suffit pas en effet d'établir des périmètres, des zonages distinguant ce qui devait être prioritaire ou préservé ; il fallait surtout définir les possibilités offertes aux particuliers et à la commune pour répondre à ces règles élémentaires de préservation des zones bâtie anciennes. On retombe dans la problématique de départ, définir des cadres de l'intervention pourrait passer pour une contrainte et une restriction des libertés individuelles en matière d'aménagement privé!

Encore une fois, laisser un particulier devant un interdit est toujours mal vécu et directif. Par contre dire qu'il existe telle ou telle solution technique pour répondre à une préoccupation de solidité, d'étanchéité, de coloris, de matériaux, etc offre une plus grande cohérence à la restauration globale ou à la construction nouvelle et une plus grande facilité de participer à la philosophie générale de préservation de valorisation des zones en question.

Voilà le sens du nuancier établi avec le CAUE et qui permet à chacun de trouver une palette harmonieuse de tonalités mariant les divers matériaux.

Voilà le sens des passages du POS, qui outre les zonages, prennent en compte l'histoire de l'architecture villageoise pour aller dans la voie du respect de l'existant sans jamais sacrifier au modernisme.

La préservation des formes architecturales…permettait de sauvegarder, améliorer et valoriser leur patrimoine.

Les démarches d'aménagement ont à partir de là toujours été nourries de ce double effet.

Les élus ne peuvent plus décider tout équipement sans une référence et une étude liée à cette dimension historico-humaine des lieux. Ils ont alors tenté de rechercher le plus d'information possible, en particulier par l'accueil d'un étudiant en architecture stagiaire au CAUE qui a vécu parmi les villageois pendant plusieurs semaines. Il a vu avec un œil différent nos villages et les espaces à traiter. Tout ce qu' il a proposé n'était pas réalisable, mais la démarche participait aussi de la prise de conscience de tout le monde.

Les habitants ont également, de leur côté, inscrit dans leurs démarches individuelles de restauration du bâti, cet aspect patrimonial. Il savent qu'il ne s'agit pas seulement d'une affaire de goût, d'histoire au sens d'immobilisme, mais qu'en préservant leur habitat, ils le valorisent à tout point de vue.

…aux nouvelles approches concrètes…:

Concrètement, la mise à disposition auprès des nouveaux habitants, pour des restructurations, des équipements collectifs ou des constructions neuves de l'aide du CAUE, des bâtiments de France et depuis peu l'effort de la commune pour offrir à tous des possibilités de choix de matériaux, ont permis l'extension des libertés de chacun en matière de travaux. La première démarche de conseil, se veut toujours pédagogique en quelque sorte. Montrer qu'avant d'ouvrir, qu'avant d'utiliser tel ou tel matériaux, un dialogue, un conseil est nécessaire. même quand il s'agit d'un bien personnel à construire ou à restaurer, celui-ci prend sa place dans un ensemble, qu'en lui-même il possède tel ou tel trait qui le rend unique ou en tout cas partie intégrante d'un tout qui ne peut être abimé.

L'approche globale de la restauration montre tout l'intérêt de sauvegarder au mieux les ensembles et les parties de l'ensemble. Le village se modernise ainsi sans rien détruire. Et l'on s'aperçoit que les espaces de vie d'hier, fait pour des hommes solidaires dans leur quotidien, se prêtent finalement mieux aux relations humaines.

Au contraire toute atteinte à cet espace par des pratiques personnelles brutales, mêmes louables, concourent à l'isolement, par les ruptures qu'elles entraînent dans le décor d'ensemble de la rue, du groupe de maisons. L'éclatement architectural, en rompant le cadre collectif traditionnel de l'habitat, rompt aussi d'une certaine façon la lecture harmonieuse des habitats et précipite les replis sur soi.

C’est dans cet esprit qu’ont été réalisés les aménagements des usoirs, des rues, ruelles, l'embellissement

Conclusions:

Contrairement à ce que l'on entend souvent dire, la préservation du bâti ancien, des espaces collectifs, n'est donc plus vécu comme une contrainte, mais au contraire comme la garantie d'une responsabilisation et d'une plus grande liberté collective et individuelle, par le choix et le conseil désormais offerts. Les transformations éclatées, tombent elles sous le coup des modes. Tout bouleversement radical et intempestif, se transforme en destruction irréversible et aboutit à des régressions du paysage urbain, privant ainsi toute la collectivité des atouts et des charmes de l'harmonie villageoise traditionnelle. Là il y a restriction des libertés, là il y a intrusion dans l'espace de tous et dégradation du cadre de vie de chacun. Sans parler du vieillissement très rapide des lieux hâtivement rénovés. Chacun peut constater à quelle vitesse, un matériau, une ouverture, une modification de façade, de toiture, un jour à la mode, devient vite une cicatrice qui tire l'œil dans l'environnement global.

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