A la veille de la Révolution de 1789, la paroisse fait partie du diocèse de Metz, archiprêtré d'Hatrize
L'église occupe le sommet d'un côteau dominant la vallée de l'Yron. Elle est dédiée à St-Gorgon
- La nef de l'église est une simple salle rectangulaire d'époque moderne à couvrement plat. Elle se termine à l'est par un mur-diaphragme percé de trois arcades en plein cintre, le cintre du milieu étant légèrement plus élevé que les autres.
- En arrière de ce dispositif se trouvent trois petites travées carrées de même hauteur que la nef.
- La travée centrale supporte une tour extérieure carrée reconstruite en 1835 pour remplacer une tour plus ancienne démolie en 1832.
Elle s'ouvre sur le chœur, sur la nef et sur les espaces latéraux nord et sud (qu'on pourrait appeler les bras de transept s'ils en étaient de tels) par des arcades en plein cintre à arêtes vives.
- Les voûtes datent de la fin du Moyen Age ou sont modernes. A l'origine, il existait là des plafonds.
- Les surpports de la travée centrale, du côté de la nef, sont particulièrement intéressants : ce sont de fortes piles carrées dont les arêtes ont été sculptées en forme de colonnettes pourvues de tout petits chapiteaux cubiques.
- De hauts tailloirs à vigoureuses moulures alternées couronnent ces piles.
La plate-bande supérieure des tailloirs s'orne de décors gravés en intaille figurant, d'un côté, un galon d'étoiles à quatre branches, de l'autre un galon d'étoiles à six branches inscrites dans des hexagones. Au-dessus de ce dernier, on observe une série de ronds gravés dans la pierre nue.
- Les cintres des arcades latérales du mur-diaphragme retombent sur des pilastres engagés dans les murs nord et sud.
- Des impostes moulurées les couronnent. Au nord, la plate-bande de l'imposte s'orne d'un décor à zigzag.
- Le chœur, entièrement rénové au XIXème puis au XXème siècle, se compose d'une travée droite très peu profonde couverte d'une voûte en berceau.
- L'abside hémicirculaire (observer le socle au chevet extérieur) a reçu pour couvrement une voûte en cul-de-four.
- Les fenêtres datent de 1835.
- Des travaux de ravalement récents ont mis au jour les vestiges du portail latéral roman, aujourd'hui bouché, jadis pratiqué au travers du mur du nord de la nef.
- Sous un cintre de claveaux (visibles aussi à l'intérieur) est placé un tympan monolithe portant un arc en plein cintre gravé. Le registre inférieur de l'espace délimité par cet arc s'orne d'une successsion d'arceaux qui s'interpénètrent comme les arceaux d'unc bordure de pelouse.
- A droite du portail subsiste un pan de mur ancien constitué d'assises de pierres de taille irrégulières.
- Dans le mur sud de la nef on peut voir, épargnée par l'enduit, une très petite fenêtre romane bouchée creusée dans une seule pierre. Ses arêtes ont été profilées en moulure convexe. Les parties romanes de cette église de Ville-sur-Yron paraissent dater du dernier quart du XIIème siècle.
- Tiré de "Les églises romanes de Lorraine", Hubert Collin, Tome IV- Publications de la Société Archéologique Lorraine et du Musée historique lorrain.
Croquis extraits de
Rainer Slotta, Romanische Architektur im lothringischen Département Meurthe-et-Moselle, Bonn, R. Habelt, 1976