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Une localité qui a très peu 'd'importance par elle-même a cependant excité vivement l'attention des personnes qui se sont occupées de la géographie ancienne de notre pays, je veux parler de l'antique ibliodurum cité dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Virodurum ad Dividurum Cet itinéraire porte en partant de Virodurum:
Fines.M.P.VIIII
Ibliodurum VI
Je lis dans Bergier, page 525 Tout ainsi donc que Cluvier dit que celui-là se travaillera en vain qui duobus locis interpositis finibus et Iblioduro certos situs invertigare velit. Ainsi pouvons-nous dire de plusieurs villes, bourgs, gistes et postes ainsi sur les grands chemins ct mentionnés audit itinéraire desquels la situation peut plus se découvrir. Certes, une telle incertitude de la part d'auteurs si distingués, provenait de ce que ni Cluvier ni Bergier ne s'étaient point rendus sur les lieux. Aussi Danville qui s'était procuré des documents certains, n'éprouvait plus d'embarras que pour fixer positivement les distances, ou, pour' mieux dire, que pour rectifier les erreurs introduites dans l'itinéraire d'Antonin.
Nous lisons dans la notice des Gaules de cet auteur, au mot ibliodurum: une ancienne voie ou chaussée de Verdun à Metz, et qu'on appelle la Grande Charrière, traverse la rivière d'Iron, à environ deux lieues d'aujourd'hui, au-dessus de sa jonction avec celle de l'Orne, près de Conflans, et cet endroit se nomme le Passage. La distance de ce lieu à Metz peut s'estimer d'environ treize lieues gauloises. paraissant en ligne droite d'environ 14000 toises, d'où il suit qu'il convient de substituer XIII à VIII dans l'itinéraire. Remarquons que la correction dont il s'agit procure l'avantage de remplir le vide que laisse, l'itinéraire entre Virodurum et Divodurum, puisque le compte de vingt-trois n'est pas suffisant lorsque le local peut demander environ vingt-huit, comme il est évident qu'on le retrouve."
L'intérêt que cette localité m'inspirait, surtout d'après les renseignements que M.Bloquin, maire d'Hannonville, m'avait adressés dès 1832, m'engagea à me rendre sur les lieux, et d'après la bonne direction que j'y reçu de M.Husson, demeurant à Suzemont, en l'absence de M.Bloquin, je vis dans les plus grands détails la localité que je désirais visiter.
D'abord je parcourus un petit plateau situé au Nord-Est d'Hannonville; cet endroit me présenta une multitude de débris romains, et notamment des tuiles qui ne me laissèrent pas douter que des maisons avaient existé là jadis. La position pouvait assez bien convenir pour la défense, mais cependant je n'y vis aucun reste de fortifications. Cette éminence domine les rives de l'Iron, et sa longueur, qui lui est parallèle est d'environ un kilomètre.
Différentes découvertes qui y furent faites, il y a plusieurs années, par M.Husson père, viennent en confirmer l'antiquité; on reconnut des reste de bâtiments romains et un puits dont la partie supérieure avait été murée; on l'ouvrit et on y trouva plusieurs morceaux de fer ayant la forme d'un croissant demi-ronde d'une face et plate de l'autre, deux chaudrons en airain absolument semblables à ceux dont on se sert actuellement pour la cuisine, une scie pareille à celle que nos charpentiers désignent sous le nom de passe-partout, deux petites hachettes de fer et plusieurs autres outils du même métal, une romaine en fer d'un travail extrêmement intéressant, dont le fléau triangulaire était garni, à une extrémité, de chaînettes entrelacées terminées par des crochets propres à saisir des objets volumineux; à l'autre extrémité un gros poids en plomb était suspendu; on sait que dans toutes las mansions il existait de telles balances. Tous ces objets, qui m'ont été énumérés par M.Bloquin, ont été détruits ou dispersés.
Près de ce plateau, on découvrit vers la même époque d'antiques sépultures en pierres sans mortier, renfermant des débris de squelettes et des armes en fer.
Près de là, on trouva dans un bois deux coffres d'urnes en pierre sans inscription; le plus petit contenait une urne en verre; son couvercle était fixé par des attaches on des charnières en fer; le second était beaucoup plus large ; je n'en n'ai vu que le dessus qui était polygonal sur les côtés, plat et rond à la partie supérieure; sur un des côtés, il existait une entaille oblongue parallèle au plan supérieur, qui semblait établie pour permettre d'y passer la main, afin de le soulever plus facilement.
A la partie centrale du dessus, on voyait une autre ouverture ronde de dimension, assez grande et qui semblait destinée à recevoir les libations que l'on pouvait faire sur les cendres que ce coffre contenait.
Enfin près d'Hannonille, on ouvrit des puits dans lesquels on trouva des ossements d'individus qui, dans des temps antiques, y avaient été précipités.
Vis-à-vis l'extrémité nord du petit plateau dont il vient d'être parlé, à la rive droite de l'Yron, on voit les restes d'une route ayant vingt mètres dans sa plus grande largeur à la base, et présentant une élévation assez grande; elle vient de la direction de Mars-la-Tour; on la suit sur une longueur d'environ un kilomètre, elle est connue sous le nom de route romaine ou grande charrière. Après avoir traversé l'Iron, qui n'est en ce lieu qu'un faible ruisseau, elle monte dans les terres à l'extrémité nord-est du plateau qui a été décrit; mais on n'en reconnaît la place que par des pierres gisant sous la terre végétale. Des restes de cette même route subsistent encore dans un très bon état de conservation sur le territoire de Vionville, ……
Les Mémoires de l'Anonyme que nous avons déjà cités, nous donnent une description exacte de ce chemin, depuis Ibliodurum jusqu'à Metz. Après avoir dit qu'on le perd dans le bois de Manheule, ils ajoutent qu'il ne se rencontre plus qu'à la sortie de Malatour, où il paraît, à main gauche, assez bien conservé; qu'on le suit, environ une demi-lieue, jusqu'à un bois où il y a une vallée profonde & une descente difficile et pierreuse; qu'enfin. après avoir traversé cette vallée, on le voit reparaître dans la plaine en très bon-Etat,[…]La distance de celui dont il s'agit , est marquée VIIII à l'égard de Verdun et VI à l'égard d'Ibliodurum, placé entre Fines et Divodurum. En supposant, pour un instant, que le lieu d'Ibliodurum soit au passage d'une rivière, dont le nom est Iron, ce que nous prouverons par la suite, on trouve que l'intervalle, dans lequel se rencontre le gîte de Fines, peut s'estimer en droite ligne de seize mille et quelques cent toises; ce qui doit paraître très convenable à quinze lieues Gauloises ( VIII. et VI. ) de mesure itinéraire, dont le calcul est en rigueur de dix-sept mille quarante toises : […]
Le dernier gîte est Ibliodurum. Sa position est indiquée de cette sorte : Fines VIIII. Ibliodurum VI. Divodurum VIII. Mais ces distances ne remplissent ps ce qu'il y a d'intervalle de Verdun à Metz : cet espace, suivant les opérations faites en France, est d'environ trente mille toises, ce qui surpasse de beaucoup ce que donne la Carte du Diocèse de Toul, insérée dans l'ouvrage du P. Benoît, suivant laquelle on ne trouverait guère plus de vingt-six mille toises,[…]
Quoi qu'il en soit, il est constant que dans le nom d'Iblio-durum il y a durum, ajouté à un nom propre, désigne le passage d'une rivière : c'est une circonstance que beaucoup de positions où ce terme est employé, concourent à indiquer.
La rivière dont il est ici question, qui doit traverser la route de Verdun à Metz, est celle que l'on nomme Iron, Cette dénomination actuelle n'est pas tellement altérée, par rapport à l'ancienne, qu'on ne reconnaisse qu'elle peut en dériver.
Une ancienne voie ou chaussée de Verdun à Metz, qu'on appelle la Grande Charrière, traverse la rivière d'Iron à environ deux lieues communes actuelles au dessus de sa jonction avec celle d'Orne près de Conflans : cet endroit se nomme Hannonville-au-passage. […]
Nouvelles recherches sur la voie romaine de Metz à Verdun-sur-Meuse
Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques.1930-1931 année de publication 1933
Tracé de Mars-la-Tour aux côtes de Meuse - La voie après Saint-Marcel se dirige sur Mars-la-Tour; Comme le territoire deSaint-Marcel, celui de Mars-la-Tour fournit des ruines romaines sur son sol. La monographie de Jacquinot de 1888 fait connaître l'arrivée de la roule au Vieux Gibet ou à la Potence par delà le point 257; la maladière de Mars-la-Tour se trouvait à 1 kilom. 500 du village sur le vieux chemin de Gorze. Après le lavoir et une mare, la voie se perd à la traversée d'un ruisseau pour gagner le lieudit la Passée et Haut-de-Péma à faible distance de la cote 250 où elle reçoit une voie secondaire signalée par Gentil et qui se dirige au Sud-Ouest par la Ferrée (1). La traversée de l'Yron se faisait au nord du lieudit Haut de Brabant, ruines; au sud du gué de Pont-de-Pierre, dès 1612 , la saison de Brabant se trouve citée dans les textes, à côté des Grandes Ensenges (Anciga) il y a la trace d'un chemin de Brabant, près du lieu de Conroy (de Caudre, coudrier), où les ruines romaines sont importantes. C'est en ce point que, de nombreux érudits placent Ibliodurum entre le territoire d'Hannonville et de Ville-sur-Yron (2;).
Des bois d'Hannonville, la voie gagne le Nord de la ferme de Forêt, par le bois de la Censive, la maison du Chênois et se rend dans la Seigneulle au lieudit Prelle, puis la rivière traversée, elle sert de confins à Brainville-Labeuville. C'est dans la presqu'île du Chênois qu'il faut placer Ad Fines dans un endroit de facile défense près d'un puits ; depuis Labeuville au passage de la voie, la rivière sert de limite, en particulier sur 1 kilom 200 entre le bois de 1a Tour et un gué (l). L'emplacement doit être comparé à celui de Vieux-Manhoué, sur un gué de Seille, à l'arrivée d'un chemin saunier. D'autre part, c'est là qu'aboutit la route de Senon, qui a nom chemin de "la Croisette", qui, par le vieux-moulin de Brainville, va à Bouzonville, à Olley et à Amel.
De la Seigneulle, la voie gagne le Longeau, elle le traverse à 250 m. au sud du lavoir d'Allamont, lieudit la Fosse-aux-Piquets ou sur les gués, là où elle est nommée chemin des Romains .
Par Moulotte, la voie gagne le territoire de Pareid en passant entre les points 207 et 216, puis à faible distance de la fontaine des Bussières, confondue parfois avec la route Pintheville-Pareid. Puis laissant au Nord, le Bouillonpré et l'Herbillon-Saint-Vanne, elle gagne le pavillon d'Aulnois et rejoint la roule du XVIII° siècle pour entrer dans Manheulles et !l'y confondre avec la grande rue .
(1) Monographie de Mars-la-Tour d'août 1888 signale la découverte de deux puits romains, d'une statue antique, de briques et de tuileaux; en 1876 en particulier remise aujour de la voie antique et trouvailles diverses lors de l'établissement de la voie ferrée de mlt à Jarny; cf. Beaupré, Répertoire archéologique. Sur le nom de Mars-la-Tour , Bouteiller p. 161, Turris 1192 , à distinguer de Marthil, Marte en 717, Pagus scarponensis, p.57. A propos des signes patibulaires au long des routes, C.Davillé, La voie romaine de Toul à Metz, p.6, note 3. La voie du Sud donne son nom à la côte de la Ferrée et au Préferré.
(2) En 1612 "depuis le bief de Brabant jusqu'au gué du Rotu". Dénombrement B.314 folio 202 à Vy. H 761 Moselle Plan de la monographie avec Haut-de-Brabant. Hannonville-au-Passage, plan du 16 noV. 1748, H.671 Moselle. carte d'Hannonville médiocre dans les monographies. Les chemins brabants de Toul ont été étudiés avec beaucoup de soin par M.-L. Bouchot : les chemins brabants de la région de Toul ( Bulletin Soc Arch Lorraine, 1928 . P. 69 à 76), l'auteur y voit des chemins des barbares; et bibliographie lorraine 1929 p. 416.
Les formes anciennes de l'Iron sont :
Oron 874, Pagus scarponensis., p. 33; Hirontem 991, Cartulaire de Gorze § 120 p 118;
Eron 1055,
Héron 1153, Fds Saint-Benoit, H. Arch. Meuse,
Oron 1192, 1307 Eron. Fds Saint-Benoît, Arch. Meuse Cart. 16
Cf. F. Lot: Encore Iguoranda, Rev. Et. anc., 1924, p 117 , L'auteur y voit une barrière du Verdunois; le fait n'est vrai que pour le cours supérieur de l'Iron .
La voie romaine à Vionville
Voie romaine- Du ban de Malatour à Verdun
Entre le deuxième et le troisième tronçon de la carte au 1/80000 e il y a eu une interruption d'une vingtaine de kilomètres pendant lesquelles le tracé de la voie romaine n'est pas indiqué mais les points de repères que l'on rencontre sur le terrain permet de le rétablir avec certitude est de constater à qui il se prolongeait en ligne droite vers l'Ouest jusque' au passage de la petite rivière le Longeau et au delà.
Depuis son point d'intersection avec le chemin qui va de Saint-Marcel à MalaTour la voie se dirigeait à flanc de coteaux au sud du ruisseau du fond de la cuve , traversait la partie nord du ban de Mars La Tour passait au sud d' un petit bois, traversait le ruisseau de la fontaine de Mars La Tour puis le chemin de fer et la route de Jarny, à courant de distance de la bifurcation du chemin de Ville-sur-Yron . Aux environ du point côté 250 elle pénétrait sur le territoire de Ville-sur-Yron et passait à 200 m au nord des ruines du haut de brabant . Là , on trouve un tronçon de la voie non inscrit sur la carte mais se manifestant pendant 1 km à cheval sur l'Yron et marquant exactement l'endroit où la voie romaine traversait cette rivière.
La partie de la voie qui traversait les prés du Val de l'Yron est effacée sur le sol mais la direction du tracé sur les coteaux des deux rives opposées détermine le point de passage de l'Yron à 1500 m au sud ouest du village de Ville-sur-Yron à a deux km au Nord-est d'Hannonville en amont du gué du pont de Pierre en avaled'un autre gué qui est sur le territoire d'Hannonville.
Dans le vallon du Fond de la Cuve des buissons à flanc de coteaux sont restés comme témoin du passage de la voie romaine. Vers la cote 250 où le tracé de la voie traverse la route de Jarny, on retrouve les restes de l'empierrement et les traces d'un diverticulum qui se détachait de la Grande de charrier hein pour aller vers le sud probablement à Scarpone.
Pour se rendre compte de la position du passage de l'Yron et n'avoir aucun doute à ce sujet il faut prendre à l'entrée sud de Ville-sur-Yron le chemin qui conduit sur la colline du Haut de brabant où l'on voit quelques ruines de je ne sais quelle époque . A 200 m au nord de ces ruines , la voie romaine se manifeste en plein , allant à l'ouest, descendant en ligne droite sur l'Iront; interrompue dans la prairie qui borde les deux rives de la rivière elle réapparaît sur la gauche, gravissant le bas de la colline jusqu'à la lisière du petit bois d'Hannonville et s'arrêtant au chemin qui mène directement de Ville-sur-Yron à Hannonville
La voie traversait l'Yron, soit sur un pont disparu sans laisser de traces soit par un gué détruit depuis quelques temps. Dans le pays on raconte qu'autrefois ce gué était praticable; qu'au commencement de ce siècle ou à la fin du siècle dernier , une voiture chargée essaya de le passer mais que les eaux, un peu fortes dans ce moment avait rendu le passage difficile que la voiture s'est enfoncée dans la vase et que depuis cet accident on l'a abandonné tout à fait; cela prouve que ce passage était encore fréquenté à une époque relativement peu éloignée de nous.
Ce tronçon de à cheval sur l'Yron se trouve placée géométriquement sur le prolongement direct du grand tronçon de St-Marcel-Vionville que nous vous avons décrit
La partie de la rive située immédiatement sur la rive gauche de l'Yron a été mise en culture et forme aujourd'hui un champ en friche où l'on a exploité les fondations de l'ancienne voie comme une carrière de pierre pour garnir les chemins modernes.
Près delà sur la rive gauche de l'Yron , à une faible distance de la lisière du petit bois d'Hannonville, traversé par la voie romaine, on retrouve sous le sol des vestiges de constructions antiques. Sur la carte ces ruines sont près de la côte 232 ; il est possible qu'elles soient les restes de la station d'Ibliodurum.
Sur la rive gauche de l'Yron la voie romaine continuait sa course en ligne droite jusqu'au Longeau, à proximité de la fontaine d'Alamont. Près de la ferme de Forêt on en trouve des vestiges; près de la ferme de Chenois on en trouve aussi entre les bâtiments de cette ferme et la Seigneule.
Peu après le passage de l'Yron le tracé de la voie coupe le chemin qui réunit Ville-sur-Yron à Hannonville; puis il pénètre dans le petit bois d'Hannonville, traverse un autre bois d'Hannonville contigu au Bois de la Tour. Dans cette traversée la voie romaine forme dans les bois un remblai qu'il est facile de retrouver et de suivre sous les taillis
Nous présentons ici rapidement les éléments d'un débat qui n'a cessé de passionner les archéologues autrefois : Où passait la voie romaine ? En particulier où se situait le franchissement de l'Yron? Hannonville, Ville-sur-Yron ? Voici plusieurs extraits des thèses en présence…
Ville-sur-Yron Histoire